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Onze semaines à Tahiti
4 juin 2009

La légende des trois cascades de Tiarei

Il y a longtemps, très longtemps, vivait dans une vallée de Tiàrei une grande famille royale, le père se nommait Maruraì, il était craint et respecté par tout le district.
Il avait une fille qui s’appelait Faùai, elle était belle, c’était la plus jolie fille de Tiàrei, mais celle-ci ne pouvait pas parler à des garçons de son âge car son père le lui en interdisait.
C’était une fille tabou, celui qui s’en approcherait sans autorisation risquait la mort.
Pour cela elle était souvent triste. Sa voix avait un son particulier, une douceur indescriptible, et lorsqu’elle chantait dans ses moments de tristesses, elle attirait les garçons involontairement.
Faùai avait 17 ans à peine et ce qu’elle aimait avant tout c’était les promenades dans la vallée et les bains de rivière. Un jour, elle décida d’aller cueillir des fleurs dans la vallée, son père la faisait accompagner par des gardes à chacune de ses sorties.
Elle partit à la recherche du motoì (Ylang-Ylang), et du maire (fougère ornementale). Sur le sentier, elle rencontra un jeune homme prénommé Tua, à cet instant les gardes étaient en retrait d’une dizaine de mètres et ne regardaient pas Faùai, craignant de troubler son intimité, ceux-ci la suivaient à distance, Tua s’empara des fleurs que Faùai tenaient à la main et s’enfuit. Effrayée, Faùai cria, les gardes poursuivirent Tua, et le pauvre fut tué car il avait brisé le tabou.
Faùai était très en colère de ce qui s’était passé et s’en voulait d’avoir crié.
Peu de temps après, sa mère tomba malade, et la princesse Faùai devait rester auprès d’elle des journées entières.
Le tahuà ordonna que l’on aille cueillir des plantes médicinales pour soigner la femme du grand chef Maruraì. Et ce fut Faùai qui devait se rendre dans la vallée afin de récolter les plantes nécessaires.
Et dans la vallée, bien qu’elle fut accompagnée par deux gardes, elle rencontra Ivi (maigre), un jeune homme de son âge.
Celui-ci se présenta à elle :
- O vau o Ivi ! Te ìmi atoà nei au i te raau no ù. (je m’appelle Ivi, je suis aussi à la recherche de plantes médicinales).
Faùai l’entraîna derrière un buisson et fit sa connaissance. Elle dit aux gardes de rester à distance, elle leur dit qu’elle avait besoin de se recueillir quelques instants, car ayant eu une mauvaise pensée, elle venait de voir sa mère morte, et cela de manière imaginaire.
Après une petite discussion Faùai comprit que Ivi voulait l’entraîner avec lui dans la vallée, elle accepta et ils se faufilèrent dans les buissons s’éloignant rapidement des gardes, quand ceux-ci se
rendirent compte de la disparition de Faùai, ils se mirent à la recherche de celle-ci.
Ivi fut effrayé par l’idée qu’ils étaient poursuivis par des gardes, aussi proposa-t-il à Faùai de se séparer d’elle, la princesse refusa et lui avoua sa vie malheureuse car elle était privée de liberté.
Elle lui dit qu’elle l’accompagnerait dans la vallée, elle voulait fuir son père tyrannique.
Elle dit :
- E tapuni òe ia ù , e eita taua e taaê faahou ! (Tu me cacheras et on restera toujours ensemble).
Sur ces mots Ivi lui révéla son secret et lui dit qu’il était le génie de la vallée et se métamorphosa en un beau jeune homme.
Mais les cris des gardes s’étaient rapprochés, ils étaient assez proche d’Ivi et Faùai. Aussi lorsqu’ils arrivèrent prés d’une montagne, essoufflés, Ivi dit à Faùai que les gardes allaient les rattraper.
- E faaea vau na muri ia òe e tae noa atu i te hopeà. (Je resterai à tes côtés quoi qu’il advienne)
On entendit alors un bruit assourdissant, c’était de l’eau qui coulait sur les parois de la montagne.
Ivi et Faùai furent recouverts, et l’on dit depuis qu’ils vivent heureux derrière les cascades.
On nomma ces deux cascades Haamaremare rahi e Haamaremare iti.
Les gardes découvrirent ce spectacle incroyable et sur le chemin du retour, ils furent eux aussi recouverts par de l’eau, ce fut la naissance de la troisième cascade nommée Vaimahuta.
Et depuis cette vallée est appelée Faaurumaì.

Sources: site fare vana'a (académie tahitienne)

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